Vos élèves pensent-ils que « le cheval » est un sujet de recherche assez précis?

Pensent-ils que cette étape du processus de recherche documentaire est la plus facile et celle qu’ils réussissent le mieux?

 

 

Des difficultés du primaire… jusqu’à l’université

Il n’est pas surprenant que les élèves du primaire et du secondaire éprouvent tant de difficulté à cerner un sujet de recherche lorsqu’on constate que même les étudiants universitaires performent si peu.

 

Des chercheurs estiment que, parmi les compétences informationnelles de base qu’un étudiant devrait développer à l’université, on compte « le diagnostic et la définition de ses besoins en information ».

 

Notre propre expérience en enseignement nous montre que les étudiants universitaires aux cycles supérieurs éprouvent beaucoup de difficulté à cerner un sujet de recherche et à formuler une question de recherche.

 

De plus, une enquête menée en 2003 pour le compte de la Conférence des recteurs et principaux des université du Québec auprès de 3003 étudiants à leur entrée à l’université montre que leurs compétences informationnelles sont très faibles puisqu’ils ont obtenu la note moyenne de 45 % au test.

Un faux sentiment de compétence

Lorsqu’on questionne les élèves à propos de la première étape du processus de recherche documentaire, ils disent qu’il s’agit d’une tâche facile et que c’est l’étape où ils réussissent le mieux.

 

Nous faisons l’hypothèse que la grande majorité des élèves pense que « le cheval » constitue un sujet de recherche pertinent, alors qu’il s’avère beaucoup trop général pour amorcer une recherche documentaire efficace.

 

Ainsi, non seulement les enseignants doivent-ils aider leurs élèves à acquérir ces compétences, mais ils doivent composer avec leur faux sentiment de compétence.

Un apprentissage essentiel à faire

Pourtant, enseigner à cerner un sujet de recherche est souvent perçu comme facultatif ou peu important.

 

En effet, il arrive fréquemment à l’école que les questions à résoudre ou les tâches à accomplir soient préalablement définies par l’enseignant et qu’il ne reste à l’élève qu’à chercher la réponse à la question posée ou à réaliser la tâche imposée sans en questionner la pertinence.

 

Participation active de l’élève et motivation vont de pairs

Pourtant, comment l’élève apprendra-t-il à élaborer des questions de recherche si nous ne lui donnons jamais l’occasion de le faire à l’école? De plus, l’élève ne sera-t-il pas plus motivé. Si la tâche à réaliser découle d’une question réellement signifiante pour lui?

 

Il importe que l’élève participe activement à ce processus de recherche documentaire, soit en définissant lui-même la tâche à accomplir, soit en rédigeant la question à laquelle il doit répondre ou encore en élaborant des sous-questions pertinentes.

 

Ainsi, il conservera sa motivation et développera des habiletés cruciales en recherche documentaire.

 

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Sources

Chang, C.-S. (2007). An Investigation of Taiwanese Early Adolescentsʼ Self-Evaluations Concerning the Big 6 Information Problem-Solving Approach. Adolescence, 42(166), 405.

 

Mittermeyer, D., & Quirion, D. (2003). Étude sur les connaissances en recherche documentaire des étudiants entrant au 1 er cycle dans les universités québécoises (p. 108).

 

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Martine Mottet, Licence Creative Commons Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage des conditions initiales à l'identique 2.0 Canada